L’échantillon test est constitué de motifs bidimensionnels de silicium fortement dopés de type n implantés dans un substrat de silicium type p. L’énergie cinétique des photoélectrons est définie par une tension électrique Us appliquée à l’ensemble de l’échantillon. L’optique électronique du PEEM permet de récolter les photoélectrons en fonction de leur énergie cinétique et de leur position d’émission avec une résolution spatiale de 50 nm. La tension de polarisation (bias) est appliquée à la jonction grâce au circuit illustré dans la Figure 1. La position mesurée du seuil de la photoémission ou travail de sortie indique directement la courbure de bande.
La figure ci-contre montre deux images PEEM au seuil de photoémission à deux énergies cinétiques différentes polarisé sous tension inverse. A 2,7 eV, le contrasrte observé indique que la région dopée type n émet des électrons, tandis que le substrat type p n’en émet pas. A 4 eV, c’est la région type p émet plus fortement. On observe ainsi une inversion de contraste, qui est la signature d’un décalage des bandes électroniques. Les résultats sont en excellent accord avec les études menées sur les jonctions p-n.
Pour chaque polarisation (directe, nulle et inverse), des images PEEM ont été enregistrées en fonction de l’énergie cinétique des photoélectrons. L’analyse quantitative permet de tracer la distribution spatiale du travail de sortie reportée Figure 3. Le contraste en énergie permet de visualiser le décalage des bandes et la largeur de la zone de déplétion en fonction de la polarisation
Figure 3: Cartes du travail de sortie autour de la jonction planaire Si p-n pour une polarisation (bias) (a) directe (b) nulle et (c) inverse.
Ces résultats reproduisent le comportement des bandes électroniques de la jonction p-n, illustré dans la Fig. 4, comme décrit dans les livres d’introduction à la physique des semi-conducteurs. Ils démontrent la validité de la méthodologie expérimentale et ouvre des perspectives d’analyses in operando sur une vaste gamme de matériaux et d’hétérostructures sous tension électrique. On peut imaginer des hétérostructures planaires pour le photovoltaïque, la catalyse, ou les microstructures naturelles telles que les domaines ferroélectriques pour l’électronique post-CMOS.
Collaboration :
- SPEC, CEA, CNRS, Université Paris-Saclay, CEA Saclay, 91191 Gif-sur-Yvette Cedex, France
- IFP Energies nouvelles, Rond-point de l’échangeur de Solaize, BP 3, 69360 Solaize, France
- University Grenoble-Alpes, 38000 Grenoble, France and CEA, LETI, MINATEC Campus, 38054 Grenoble, France
Contact CEA-SPEC : Nick Barrett.