Un AFM-STM cryogénique pour la physique mésoscopique : spectroscopie électronique haute résolution de nanostructures et application à l’effet de proximité supraconducteur.

Le 21 septembre 2007
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Thèses ou HDR
Hélène le Sueur
Le 21/09/2007
à 14h30

Manuscrit de la thèse.

Manuscrit de la thèse sur le site du groupe quantronique

Résumé :

La spectroscopie électronique basée sur l’effet tunnel donne accès à la densité d’états des électrons (DoS) dans les matériaux conducteurs, et renseigne ainsi en détail sur leurs propriétés électroniques. Au cours de cette thèse, nous avons développé un microscope permettant d’effectuer la spectroscopie tunnel résolue spatialement (10 nm) de nanocircuits individuels, avec une résolution en énergie inégalée (10 µeV). Cet appareil combine les fonctions de Microscopie par Force Atomique (mode AFM) et de spectroscopie Tunnel locale (mode STM), et fonctionne à 30 mK.

Dans le mode AFM, la topographie de l’échantillon est imagée grâce à un diapason en quartz piézoélectrique, ce qui permet de repérer les circuits. La spectroscopie tunnel peut ensuite être faite sur les zones conductrices. Avec ce microscope, nous avons mesuré la DoS locale dans une structure hybride Supraconducteur-métal Normal-Supraconducteur (S-N-S). Dans un tel circuit, les propriétés électroniques de N et de S sont modifiées par l’effet de proximité supraconducteur. Notamment, pour des fils N courts, nous avons pu observer -comme prédit- la présence d’un gap dans sa DoS, indépendant de la position dans la structure : le “minigap”. De plus, en modulant la phase supraconductrice entre les deux S, nous avons mesuré la modification de ce gap, et sa disparition lorsque la différence de phase vaut Pi.

Nos résultats expérimentaux pour la DoS, ainsi que ses dépendances en phase, en position, et en longueur de N sont en accord quantitatif avec les prédictions de la théorie quasiclassique de la supraconductivité. Certaines de ces prédictions sont observées pour la première fois.

SPEC/Quantronique