Dans ce séminaire, je présenterai quelques évolutions récentes de l’étude des réseaux sociaux. De nouveaux outils technologiques permettent en effet d’obtenir des données d’une grande richesse et d’affronter des thématiques jusqu’ici difficiles d’accès par manque de données empiriques.
D’une part, la collecte de données sur des réseaux sociaux en-ligne permet leur étude détaillée, et en fait une sorte de « laboratoire », permettant par exemple de tester des théories sociologiques. D’autre part, les nouvelles technologies permettent de collecter des informations sur la mobilité des individus et leurs interactions. Ces technologies permettent ainsi d’obtenir une description dynamique des interactions sociales avec une grande résolution temporelle. Le croisement de ces deux types de technologies permet de plus la comparaison de comportements en ligne et dans la vie réelle.
Dans ce cadre, je présenterai tout d’abord une étude empirique d’un réseau social en ligne, puis des résultats obtenus lors de déploiements de l’infrastructure développée par le projet SocioPatterns (sociopatterns.org), qui mesure la proximité face-à-face d’individus dans des contextes tels que des conférences scientifiques. Je montrerai enfin les résultats de la comparaison de réseaux en ligne avec les interactions observées entre participants à une conférence: les participants rencontrent plus souvent et plus longuement d’autres participants avec qui ils ont une relation en-ligne, ou qui sont des co-auteurs; il devient alors possible d’utiliser les observations de rencontres dans une conférence pour prédire l’existence ou l’absence de relations en ligne.
Centre de Physique Théorique, Marseille