Certains gènes, dits essentiels, sont indispensables à la survie d’un organisme dans un environnement donné. Ces gènes ne représentent qu’une minorité, la délétion individuelle de la majorité des gènes ne conduisant qu’à des altérations physiologiques plus ou moins sévères. Quels sont les paramètres qui rendent un gène essentiel ? Cette question, discutée depuis longtemps, a reçu de nouvelles réponses depuis que des analyses à grande échelle ont permis une première description des réseaux d’interactions entre protéines. En effet, les gènes codent pour des protéines qui interagissent au sein d’une cellule. Les interactions physiques entre les protéines peuvent être modélisées comme des liens non-orientés reliant les sommets d’un réseau. Plusieurs auteurs ont proposé que le caractère essentiel d’un gène était lié à certaines caractéristiques topologiques de la protéine correspondante dans ces réseaux. Cependant, de nombreuses conclusions se sont fondées sur des données d’interactions protéiques dont les biais n’avaient pas été pris en compte. Nous avons donc réévalué systématiquement les relations entre le caractère essentiel des gènes et les propriétés topologiques des protéines dans leurs réseaux d’interactions. Nos résultats suggèrent que la topologie des réseaux d’interactions protéiques n’a que peu d’influence sur le caractère essentiel des gènes et plus généralement sur la résistance des cellules aux mutations.
DSV/DBJC/SGBM