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Le verre est un matériau largement utilisé du fait de ses nombreux avantages : transparence, dureté, faible dilatation thermique, température du point de fusion élevée, relative inertie chimique, etc... Il présente néanmoins une faiblesse majeure : sa fragilité. Des sollicitations relativement modérées peuvent amener sa rupture brutale, sans précurseur annonciateur. Le verre est également sensible au phénomène de corrosion sous contrainte : sous l’influence de certaines conditions environnementales (humidité relative, température, etc…), des sollicitations apparemment anodines (bien plus faibles que celles amenant sa rupture brutale) peuvent conduire à la propagation de fissures à faible vitesse comme observée lors de la fissuration lente des parebrises de voiture. Cette corrosion sous contrainte, dépend aussi de paramètres intrinsèques du verre : composition chimique, microstructure, etc...
Le phénomène de séparation de phase dans les verres conduit à une méso-structuration du matériau pouvant améliorer les propriétés mécaniques telles que la résistance à l’écrasement . Il est également à l’origine des vitrocéramiques, constitués de microcristaux dispersés dans une matrice vitreuse, développées en vue de tirer parti des avantages des deux constituants : céramique et verre. Leur emploi est actuellement répandu, par exemple pour des applications de thermométrie optique, des ustensiles de cuisine, des matériaux dentaires, etc… Cependant, le comportement en corrosion sous contrainte de ce type de matériau reste encore peu étudié.
L’objectif de cette thèse s’inscrit dans la compréhension du lien entre la méso-structure des vitrocéramiques et leur comportement en corrosion sous contraintes. Il s’agira dans un premier temps d’acquérir des données relatives à la rupture de verres démixés en utilisant un dispositif dédié où les conditions environnementales sont contrôlées. Plusieurs compositions de verres présentant une séparation de phase seront étudiées, et dans la mesure du possible, en association avec leur pendant non-démixé (même composition chimique mais recuit thermique différent). La vitesse de fissuration et sa variation avec la contrainte appliquée seront mesurés pour chaque échantillon afin d’obtenir les courbes caractéristiques de résistance à la corrosion sous contraintes. En parallèle, la composition et la méso-structure des échantillons seront étudiées en mettant en œuvre différentes techniques : AFM, SEM, Raman, etc. Une caractérisation post-mortem de la surface de rupture des échantillons sera également menée via de la microscopie à champ proche (AFM, …) et analysée avec différents outils statistiques (modélisation stochastique, analyse fractale).
Ce stage se déroulera au seins du laboratoire SPHYNX du Service de Physique de l’Etat Condensé qui est une unité mixte CEA / CNRS (UMR 3680 CEA-CNRS). Les chercheurs y étudient la physique de la matière condensée, de la physique la plus fondamentale aux applications industrielles. Le stagiaire/doctorant retenu aura l’opportunité de mettre en œuvre des méthodes avancées de caractérisation des matériaux et de leur surface, de l'échelle macroscopique à l'échelle nanométrique. Les approches s'appuieront sur des plateformes expérimentales et des outils théoriques développés en interne. Le candidat aura l’occasion de manipuler les outils théoriques et expérimentaux utilisés dans le domaine de la science des matériaux, de la mécanique et de la physique statistique. Enfin, le caractère à la fois très fondamental et apliqué de cette recherche permettra au candidat de trouver à l’issue de cette expérience des débouchés dans le monde académique (thèse) et dans l’industrie.