M.-A. Dubois1, L. H. Emmons2, L. Cournac3, P. Chatelet4, N. C. A. Pitman5, V. Vilca5, & L.-F. del Aguila6
1CEA Saclay, DSM/DRECAM/Service de Physique de l ’Etat Condensé, L ’Orme des Merisiers, 91191 Gif sur Yvette, France
2Department of Zoology NHB 390 MRC 108, Smithsonian Institution, P.O.Box 37012,Washington, DC 20013-7012 USA
3CEA Cadarache, DSV/DEVM/Laboratoire d ’Ecophysiologie de la Photosynthèse, 13108 Saint Paul Lez Durance Cedex, France
4CNRS/URA 1183,Muséum National d ’Histoire Naturelle,
4 avenue du Petit Château,91800 Brunoy, France
5Asociación para la Conservación de la Cuenca Amazonía,
Calle Cuzco 499, Puerto Maldonado, Madre de Dios, Perú
6Fundación Amigos de la Naturaleza, Santa Cruz de la Sierra, Bolivia
Une équipe regroupant des scientifiques du CEA (DSM et DSV), du CNRS, du Smithsonian Institute, et de stations de Recherches Péruvienne et Bolivienne, a publié récemment [1] un suivi mensuel sur plusieurs années de l’indice foliaire dans trois stations réparties sur un gradient climatique d’Amérique du Sud, en Guyane Française, au Pérou et en Bolivie.
La méthode mise en œuvre confirme un point attendu, que la saisonnalité est minimum près de l’équateur climatique (Guyane), et augmente quand on s’en éloigne (Pérou et surtout Bolivie). Elle apporte cependant, une donnée nouvelle et surprenante, bien marquée dans les trois sites étudiés : le couvert de feuilles est maximum en début de saison sèche, et minimum en saison des pluies. A-posteriori, il semble logique que la surface consacrée à la photosynthèse soit aussi élevée que possible quand le rayonnement solaire est maximum, et pourtant ce résultat va à l’encontre des intuitions traditionnelles des écologistes.
Cette découverte vient d’être corroborée par une publication estimant l’indice foliaire par des méthodes indirectes [2] basées sur des données satellitaires couvrant une grande partie du bassin amazonien.
La publication initiale est, elle, basée sur des données de terrain et des mesures directes de l’indice foliaire. Quiconque connaît la forêt tropicale appréciera la quantité de travail et la qualité des collaborations internationales que représente un suivi mensuel en site naturel sur plusieurs années et dans trois pays amazoniens.. Les données sont prises au sol en utilisant une méthode et un instrument développé dans une collaboration DSM-DSV, et avec le CNRS [3].
L’indice foliaire étant un bon indicateur des échanges en eau et carbone d’un écosystème avec l’atmosphère, les modèles climatiques – en particulier ceux développés au CEA par le LSCE – devront en tenir compte.
[1] Seasonal change in leaf area index at three sites along a south American latitudinal gradient,
L. H. Emmons, P. Chatelet, L. Cournac, N. C. A. Pitman, V. Vilca, L.-F. del Aguila & M.-A. Dubois,
ECOTROPICA 12 (2006) 87
[2] Large seasonal swings in leaf area of Amazon rainforests,
R.B. Myneni et al.,
Proc. Natl. Acad. Sci. U S A., 104(12) (2007) 4820.
[3] Fast determination of light availability and leaf area index in tropical forests, L. Cournac, M.-A. Dubois, J. Chave & B. Riéra,
J. Trop. Ecol. 18 (2002) 295–302.
Cette méthode a été récompensée par un Prix de l’Innovation Technologique par la Direction des Sciences de la Matière du CEA.