Page perso : https://iramis.cea.fr/Pisp/emmanuel.flurin/
Labo : https://iramis.cea.fr/spec/GQ/
Voir aussi : https://iramis.cea.fr/spec/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast.php?t=fait_marquant&id_ast=3409
Ce sujet de thèse s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche en informatique quantique visant à proposer de nouveaux bits quantiques robustes pouvant être interfacés avec les technologies quantiques supraconductrices. Nous explorons les impuretés piégées dans les solides comme des bits quantiques à très longue durée de vie.
Les défauts cristallins des matériaux peuvent être appréhendés comme des ions naturellement piégés dans un environnement cristallin inerte. En raison de leur immobilité et de leur isolement dans le réseau cristallin, les spins électroniques et nucléaires de ces ions présentent d'excellents temps de cohérence, allant de quelques secondes pour les électrons à quelques heures pour les noyaux. Ces systèmes sont donc d'excellents candidats pour le codage d'informations quantiques. Les circuits supraconducteurs constituent l'une des plateformes technologiques les plus abouties en matière de calcul quantique. Les bits quantiques sont codés dans des oscillateurs électromagnétiques artificiels, ils sont facilement contrôlables et intégrables. Cependant, leur temps de cohérence ne dépasse pas quelques centaines de microsecondes et leur fabrication manque de reproductibilité, c'est l'un des principaux obstacles au développement de processeurs de plus de 100 qubits.
Le groupe quantronique, pionnier des circuits supraconducteurs, est engagé dans un projet de recherche à long terme qui vise à interfacer les circuits avec le spin électronique et nucléaire d'un défaut cristallin unique et ainsi combiner la robustesse des éléments naturels avec l'intégrabilité des circuits artificiels. Nous avons récemment démontré pour la première fois la détection et la manipulation d'un spin électronique unique en utilisant un qubit supraconducteur transmon comme détecteur de photons micro-ondes uniques [1,2,3]. Dans cette expérience, le spin unique est transporté par un ion erbium dans un cristal de scheelite présentant un temps de cohérence record de trois millisecondes. Afin d'étendre le temps de cohérence du spin à la deuxième échelle de temps, sa pleine mesure naturelle, nous proposons ici de développer un coupleur supraconducteur accordable, qui peut coupler et découpler le détecteur du spin en quelques dizaines de nanosecondes. Sur la base de ce nouveau coupleur, nous proposons de détecter et de manipuler des spins nucléaires uniques au voisinage de l'ion pour lesquels la cohérence pourrait atteindre des heures.