Un capteur ultra-sensible et sélectif pour le formaldéhyde, un polluant ubiquiste

Le 7 septembre 2006
Types d’événements
Séminaires Jeunes Chercheurs SPAM
Hélène PAOLACCI
NIMBE Bât 522, p 138
Vidéo projecteur, liaison vers l’EXTRA ou wifi (Eduroam, Einstein et Maxwell-ng)
34 places
Vidéo Projecteur
Le 07/09/2006
à 10h30

Le formaldéhyde, composé le plus simple de la famille des aldéhydes, est un polluant ubiquiste, d’origine endogène et anthropique. Du fait de la présence de nombreuses sources d’émission dans les bâtiments (mousses isolantes, panneaux de particules, contreplaqués, peintures, tissus d’ameublement, vernis, colles, cosmétiques, fumée de cigarette…), on le retrouve dans l’air intérieur à des concentrations élevées, de plusieurs dizaines à quelques milliers de µg/m3, bien supérieures à celles dans l’air extérieur (1 à 15 µg/m3) [1]. Bien que le formaldéhyde soit déjà classé depuis 2004 comme substance cancérogène pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer [2], son homologation en tant que « cancérogène avéré » est encore à l’étude au niveau européen. Il n’existe actuellement pas de règlementation pour ce polluant mais uniquement des valeurs guide d’exposition : l’Agency for Toxic Substance and Disease Registry (ATSDR), pour une exposition chronique, propose une valeur de 10 µg/m3 [2].

La décision de mettre en place une règlementation dépend non seulement de la validation des études de toxicité pour l’homme mais également des impacts sanitaires et socio-économiques et de l’état de l’art de la technologie. Or, s’il existe déjà sur le marché des appareils capables de mesurer de faibles teneurs de formaldéhyde dans l’air (0.625 à 50 µg/m3), ceux-ci sont fort coûteux et demeurent l’apanage des laboratoires d’analyse et de recherche. Dans cette communication, nous ferons le point sur les méthodes de mesurage du formaldéhyde et nous décrirons les stratégies développées au laboratoire pour la mise au point de capteurs chimiques peu coûteux à base de films minces de polymères inorganiques. Ces films sont dopés de molécules sonde aptes à réagir sélectivement avec le formaldéhyde en formant un produit fluorescent. La sensibilité obtenue pour ce capteur est de 1,25 µg/m3 soit de 1 ppb.

Références Bibliographiques :

[1] WHO Air Quality Guidelines for Europe, second edition, 2000

[2] Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques du Formaldéhyde n°1-2, INERIS, 2004

LFP – Groupe Edifices Nanométriques