N. Mousseau : UPMC, CNRS et Université de Montréal ; Co-président de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec.
Résumé :
En 2013, le Québec a amorcé une réflexion publique pour préparer sa prochaine politique énergétique. Sept ans après celle de 2006, le monde de l’énergie a bien changé:
- 1) le prix du pétrole a explosé ;
- 2) en Amérique du Nord, le gaz naturel est surabondant ;
- 3) avec la crise de 2008, la demande est loin d’atteindre le niveau qui avait été prédit.
Les ressemblances avec la France sont nombreuses : une électricité à faible émission de gaz à effet de serre, une très forte dépendance vis-à-vis des hydrocarbures importés et d’importantes ressources possibles en gaz et pétrole de schiste dont l’exploitation fait face à une opposition significative.
Toutefois, les différences sont aussi notables. Les Québécois consomment beaucoup plus d’énergie par personne que les Français, mais 47 % de leur consommation provient déjà d’énergie entièrement renouvelable. Dans un contexte où le gaz naturel se vend à quelques cents le kWh, la valorisation de l’énergie propre pose problème. Et, alors que le Canada et les États-Unis refusent de s’engager dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, comment le Québec peut-il atteindre les objectifs ambitieux qu’il s’est fixé ?
UPMC, CNRS et Université de Montréal