Le bioterrorisme est l’utilisation d’armes biologiques c’est-à-dire d’agents infectieux ou de toxines à des fins terroristes pour détruire ou rendre malades hommes animaux ou plantes. L’utilisation volontaire de telles armes à des fins destructrices n’est pas un phénomène nouveau. Elle peut se voir dans trois circonstances : •Leur utilisation comme arme de guerre : dès le 14° siècle elles ont été utilisées comme armes de guerre par les Mongols au siège de Kaffa. Le vingtième siècle a vu le développement de programmes militaires de guerre biologique, en particulier lors de la première guerre mondiale et plus tard en URSS. •Ponctuellement l’arme biologique a pu être utilisée à des fins criminelles personnelles par des individus isolés. •Enfin leur utilisation à des fins bioterroristes par des groupes politiques ou religieux s’est faite plus précise depuis les attentats du 11 Septembre aux Etats-Unis. La dissémination d’agents biologiques représente une menace pour la santé des populations et peut entraîner des pertes en vie humaine à un tel niveau que les moyens de secours soient rapidement dépassés. Ainsi un gramme de Bacillus anthracis- (s’il est parfaitement dispersé avec une efficacité totale) est supposé causer la mort de plus de 100,000 personnes. En outre elle représente une menace pour la santé économique et l’organisation des sociétés les plus vulnérables. Le bioterrorisme est une arme massive de désorganisation. Les agents infectieux ou toxines considérés comme des agents potentiels de bioterrorisme ont été classés en 3 catégories A, B, C selon le niveau de risques représentés par ces agents. •catégorie A : micro-organismes à risque maximum du fait du caractère facile de leur dissémination ou transmission et responsables de fort taux de mortalité (30% pour la variole par exemple) •catégorie B: micro-organismes plus difficiles à disséminer, ou bien causant des maladies moins sérieuses ou plus difficiles à cultiver. •catégorie C: maladies émergentes et organismes génétiquement modifiés. A côté des germes “traditionnels” un risque important est représenté par les organismes génétiquement modifiés ayant acquis de nouvelles propriétés comme par exemple, •sécrétion d’une toxine •résistance aux antibiotiques, antiviraux ou vaccins traditionnels •capacité renforcée de résistance environnementale •modification rendant impossible leur détection par les techniques standards Une des caractéristiques des armes biologiques est leur faible coût de production par rapport au nucléaire par exemple et leur relative facilité de production avec des moyens techniques et des réactifs utilisés de manière courante dans les laboratoires.
Institut Pasteur