De nombreuses méthodes existent pour mesurer la durée d’impulsions laser de quelques cycles optiques comme les techniques d’autocorrélation et de détermination de phase spectrale. L’ionisation double de H2 peut constituer une technique complémentaire dans la mesure où les temps de réponse électronique et nucléaire appartiennent respectivement aux domaines attoseconde et femtoseconde. L’éjection des 2 électrons de la molécule conduit à la fragmentation du système en 2 protons dont l’énergie reflète la dynamique électronique. Les spectres expérimentaux de protons sont comparés aux prédictions théoriques données par la résolution de l’équation de Schrödinger dépendante du temps. Le modèle utilisé est à 2 électrons actifs, de type non-perturbatif et non-Born-Oppenheimer afin de rendre compte de de la dynamique nucléaire ultra-rapide. Les résultats théoriques et expérimentaux montrent que l’énergie des protons dépend fortement de la durée d’impulsion dans le domaine de 5 à 40 femtosecondes. Par ailleurs, le mécanisme dit d’ionisation de H2+ augmentée par résonance de charge permet de tester le contraste de l’impulsion à l’échelle de 10 femtosecondes. Enfin l’ionisation double non-séquentielle observée sera discutée en termes de diagnostic de durée et d’éclairement.
DRECAM/SPAM