Dans la seconde moitié du 18ème siècle, les esprits curieux des régions alpines se sont demandé comment des structures rocheuses étranges, qui jalonnaient leur paysage, avaient pu se former. Les scientifiques pensaient alors que la température de la Terre décroissait régulièrement. Après des décennies d’hypothèses diverses, ils comprirent que des périodes chaudes avaient alterné avec des périodes glacées. Comment expliquer cette alternance ? Deux approches principales furent explorées : la variation de l’effet de serre atmosphérique, un phénomène découvert à la même époque, et la variation saisonnière de la quantité de chaleur reçue du Soleil en fonction de la position de la Terre sur son orbite. Ces deux approches ont provoqué des élans d’enthousiasme suivis d’un rejet quasi unanime. Dans le dernier quart du 20ème siècle, grâce aux percées expérimentales en paléoclimatologie et aux possibilités du calcul sur ordinateur, on a pu enfin construire une vision cohérente des mécanismes des glaciations et du rôle climatique de l’effet de serre.
Conseiller scientifique au LSCE