La spectroscopie Raman a connu des évolutions importantes depuis les années 2000 qui ont rendu possible son utilisation pour la caractérisation des combustibles nucléaires. Le spectre Raman théorique d’un combustible nucléaire oxyde, UO2 ou (U,Pu)O2, se caractérise par l’existence d’une seule raie associée au mode vibration T2g. Mais les spectres mesurés expérimentalement révèlent l’existence de nombreux autres pics, révélés par les défauts contenus dans la structure fluorite de ces oxydes. Dans cet exposé on s’intéresse plus particulièrement à un triplet de pics qui apparait dans le spectre Raman de l’UO2 lorsque ce dernier est soumis à une irradiation. On montrera que ce triplet peut être interprété comme une perte de symétrie locale dans UO2 et que l’intensité relative des pics qui le forment dépend de la longueur d’onde du laser utilisé pour faire la mesure. Ces informations seront mises à profit pour discuter la nature des défauts formés lors de l’irradiation responsables de l’apparition du triplet. On verra en particulier que plusieurs défauts peuvent générer une signature Raman similaire. L’ensemble de ces résultats prouve que la spectroscopie Raman peut être un outil de choix pour l’étude des défauts dans le combustible nucléaire oxyde à condition de maîtriser les défauts contenus dans ce matériau.
DEN/DEC – CEA Cadarache