Contrairement aux autres particules élémentaires connues, les neutrinos peuvent traverser la Terre pratiquement sans être arrêtés. Des antineutrinos sont émis en abondance par les réacteurs nucléaires. A la demande de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), des physiciens étudient la possibilité de détecter ces antineutrinos et d’en déduire la composition du matériau fissile utilisé dans le coeur des réacteurs (uranium et/ou plutonium). Si des progrès suffisants sur les détecteurs étaient accomplis, nous serions en mesure de révéler l’existence d’une centrale nucléaire clandestine depuis un lieu éloigné de quelques centaines de kilomètres. La détection de sous-marins à propulsion nucléaire serait également envisageable. Ainsi, le neutrino, jusqu’alors objet d’étude de recherche fondamentale, deviendrait-il le surveillant incorruptible d’activités clandestines.
DSM/DAPNIA/SPP