Les propriétés photophysiques intrinsèques des bases nucléiques jouent un rôle clé dans les mécanismes de dissipation de l’énergie absorbée par les molécules d’ADN sous rayonnement UV. En effet, la présence de voies de relaxation ultra-rapide non radiative leur conférerait une photostabilité remarquable, qui pourrait participer à la photoprotection de l’ADN. Nous avons étudié ces voies de relaxation en nous intéressant à la dynamique des états excités des bases nucléiques isolées en phase gazeuse. Cette méthode permet en effet d’observer les propriétés intrinsèques des bases indépendamment de leur environnement. Par la suite, l’influence de la solvatation peut être mise en évidence en étudiant la dynamique des agrégats de ces biomolécules avec l’eau. Nous avons étudié la relaxation à l’échelle de la femtoseconde des états excités des bases nucléiques (adénine, guanine, cytosine, thymine, uracile) et de bases dérivées modèles (9-méthyladénine, 1-méthylcytosine, 1,3-diméthyluracile) en jet supersonique par photoionisation pompe-sonde et détection par spectrométrie de masse ou imagerie de photoélectrons. L’excellente résolution temporelle (80 fs) associée à une calibration interne précise ont permis de mettre en évidence l’existence pour ces biomolécules d’un processus de relaxation ultra-rapide constitué de deux étapes. La comparaison de ces résultats avec ceux des calculs ab initio les plus récents permet de mettre en évidence des mécanismes de relaxation différents dans le cas des bases puriques et pyrimidiques, ainsi que des comportements différents vis-à-vis de la microhydratation. Des résultats récents obtenus en imagerie de photoélectron seront également discutés.
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