Contrairement aux idées reçues, l’espace interstellaire n’est pas vide. Milieu très froid, il contient du gaz très dilué et des grains de poussière de taille submicronique, facilement observables par leur effet de diffusion et d’atténuation de la lumière des étoiles lointaines. Ce milieu participe de l’évolution stellaire: gaz et grains sont éjectés des étoiles, en particulier des étoiles en fin de vie, traversent le milieu galactique puis se recondensent en gigantesques nuages moléculaires. Au sein de ces nuages, une riche chimie prend place, en particulier une chimie organique complexe. L’effondrement gravitationnel va former de nouvelles étoiles et, dans certains cas, des disques protoplanétaires puis des planètes. En bout du cycle d’évolution, les planètes telluriques comme la Terre, se retrouvent couvertes par les débris cométaires et astéroïdaux, toujours présents dans le disque. Ces débris ont apporté sur Terre, du carbone « réduit » et de l’eau, certainement nécessaires à l’apparition de la vie. Les scénarios astrophysiques précis dépendent d’observations, de simulations et d’analyses de matière extraterrestre en laboratoire qui seront présentés dans ce séminaire.
Institut d’Astrophysique Spatiale, Campus Orsay