Le processus de cristallisation est connu depuis la nuit des temps, et a fait l’objet de nombreuses études expérimentales et théoriques. Cependant, à l’heure actuelle, aucune théorie fiable et pertinente ne permet de décrire ce phénomène. En effet, il est, par exemple, impossible de prédire à partir des données thermodynamiques à l’équilibre, le temps de formation d’un cristal, le nombre de cristaux formés ou la nature de la phase cristalline. Cette lacune théorique peut être expliquée par le manque de données expérimentales sur le processus de nucléation, à l’origine de la cristallogenèse. Comme tout évènement rare, ce processus est très difficile à observer et à mesurer. En outre, il met en jeu des objets de petites tailles (de l’ordre du nanomètre) dont la durée de vie est extrêmement courte.
Pour tenter d’apporter quelques éléments de réponses sur le phénomène de nucléation, nous avons développé des dispositifs expérimentaux, basés sur des techniques microfluidiques. Je présenterai d’une part, comment ces dispositifs expérimentaux nous ont permis d’obtenir, au laboratoire, des cinétiques de nucléation fiables. Par ailleurs, je montrerai comment ces dispositifs montés sur grands instruments, ont rendu possible l’observation de la structure d’amas moléculaires avant la cristallisation.
Laboratoire de génie chimique (CNRS-INPT) – Université de Toulouse