La mise au point de méthodes permettant la manipulation de colloïdes ou de macromolécules biologiques est une question importante dans le cadre du développement des laboratoires sur puces. Les voies récemment explorées incluent l’utilisation de champs électriques, de gradients de température ou de microcanaux aux surface structurées. La mise en œuvre de gradients de solutés stationnaires dans un dispositif microfluidique (jonction en « T ») nous a permis de mettre en évidence une méthode passive permettant la migration contrôlée de particules colloïdales. Basée sur un phénomène physique appelé diffusio-phorèse, cette méthode de transport permet d’asservir le mouvement de colloïdes à celui d’une espèce diffusant beaucoup plus rapidement (ici un sel monovalent). En présence d’un gradient de ce soluté, les particules se déplacent de manière diffusive mais avec un coefficient de diffusion « effectif » amplifié de plusieurs ordres de grandeur. Selon la direction du gradient, on observe un élargissement ou un rétrécissement d’une assemblée de colloïdes . Une description théorique reproduit de façon quantitative les aspects expérimentaux observés. Je discuterai différentes implications de ces travaux, par exemple dans la perspective d’une meilleure compréhension du déplacement chimiotactique des organismes vivants.
PCT (Physico Chimie Théorique, ESPCI) et LPMCN (Laboratoire de Physique de la Matière Condensée et Nanostructures), Université de Lyon 1.