Hydrodynamique à une interface super-hydrophobe

Le 5 octobre 2007
Types d’événements
Séminaire LLB
Pierre Joseph
LLB – Bât 563 p15 (Grande Salle)
50 places
Vidéo Projecteur
Le 05/10/2007
à 11h00

Le développement des systèmes microfluidiques, pour lesquels les effets de surfaces deviennent importants, a récemment motivé un fort regain d’intérêt dans l’étude de la condition limite hydrodynamique. Si la situation théorique semble claire, avec une longueur de glissement b (qui caractérise l’écart à la situation de non-glissement) de quelques dizaines de nanomètres tout au plus, les résultats expérimentaux sont plus controversés, du nanomètre au micron. Je présenterai une technique de vélocimétrie qui a permis une détermination de b à 100 nm près, pour de l’eau sur différents substrats. Les valeurs mesurées n’excèdent pas quelques dizaines de nanomètres, en accord avec les attentes théoriques mais c’est encore insuffisant pour des applications microfluidiques où un fort glissement est attendu. Dans ce contexte, le recours à des surfaces super-hydrophobes (rugueuses et hydrophobes) est prometteur, l’air piégé à la surface permettant de réduire la friction. Nous avons réalisé une caractérisation expérimentale du glissement effectif pour de l’eau sur de tels substrats constituées de forêts de nanotubes de carbone. Les mesures démontrent un glissement notable à la paroi, caractérisé par une longueur de glissement dans la gamme du micron et augmentant linéairement avec l’échelle latérale de rugosité. Pour quantifier l’accord avec les prédictions hydrodynamiques, je proposerai un argument « d’échelle » pour prédire la valeur du glissement effectif pour de telles géométries, et trouver des pistes pour dessiner des surfaces texturées optimales en termes de réduction de friction.

UMR 5586, Lyon et UPR 8001 Toulouse