Le CEA et le CNRS, et la Société CortecNet, avec le soutien de l’Agence nationale de la recherche (ANR), lancent leur laboratoire commun "Desir" (Détection efficace et sensible d'intermédiaires réactionnels par RMN). L'objectif est de développer les instruments permettant le suivi in situ de synthèses chimiques par RMN (Résonance magnétique nucléaire). Cette avancée rendue possible, grâce aux progrès de la microfluidique et de l’impression 3D, intéresse la R&D académique et industrielle en chimie. |
Les laboratoires pharmaceutiques, les industries des cosmétiques et de la chimie fine doivent innover et proposer de nouvelles molécules, dont ils doivent élaborer et contrôler toutes les étapes de synthèse. Ce processus long et fastidieux pourrait être raccourci de manière significative par un suivi in situ des réactions de synthèse, grâce au concept proposé par le laboratoire commun Desir[1], fondé sur la RMN. La RMN est en effet une technique d’analyse puissante et non destructive, très utilisée en chimie, en particulier pour analyser les produits de réactions à chaque étape du procédé.
Le "LabCom Desir" vise à augmenter de manière significative la capacité d’analyse de réactions chimiques en installant au sein d’un spectromètre RMN un mini-réacteur chimique et un système de flux contrôlé pour analyser en temps réel tous les produits simultanément. Cette idée prend corps aujourd’hui grâce aux avancées récentes de la microfluidique et des techniques d'impression 3D qui autorisent en particulier la miniaturisation des structures complexes requises pour un réacteur chimique.
Dans un premier temps, le laboratoire commun porté par l'Unité Mixte de Recherche Nanosciences et innovation pour les matériaux, la biomédecine et l'énergie (Nimbe, UMR 3685 CEA-CNRS)[2] et l'entreprise CortecNet développera un démonstrateur technologique simplifié qu’il pré-commercialisera d’ici un à deux ans. Les retours d’expérience des premiers clients et partenaires permettront de progresser jusqu’à une conception plus élaborée au terme des trois années de financement de l’ANR.
Les chercheurs du laboratoire Nimbe et de CortecNet, ainsi que le(la) doctorant(e) Cifre, financée par la PME, devront notamment relever le défi de la conception microfluidique de l’injection contrôlée de réactifs et de l’agitation amagnétique du mélange réactionnel, et développer un dispositif de mesure et de contrôle de la température et de la pression au cœur du mini-réacteur.
Le LabCom "Desir" s’appuie sur de récents travaux de chercheurs du Nimbe, qui ont conçu et réalisé par impression 3D les premiers prototypes microfluidiques pour sonde RMN, aujourd'hui protégés par deux brevets [3].
Il bénéficiera également des compétences développées par CortecNet dans la synthèse de molécules enrichies en isotopes stables. Le marquage isotopique des molécules (par exemple au deutérium, un isotope stable de l’hydrogène) est en effet une technique précieuse pour l'analyse chimique par RMN.
Les expertises académiques et industrielles des deux partenaires du laboratoire commun "Desir" sont complémentaires.
• Physique et chimie pour le vivant et l’environnement › Capteurs chimiques et biochimiques, diagnostic médical / Chemical and biochemical sensors, medical diagnosis
• Institut Rayonnement Matière de Saclay • UMR 3685 NIMBE : Nanosciences et Innovation pour les Matériaux, la Biomédecine et l'Énergie
• Laboratoire Structure et Dynamique par Résonance Magnétique (LSDRM)