La première pierre de la source de spallation européenne de neutrons ESS, à Lund en Suède, et les premiers spectromètres acceptés par le conseil d’administration de l’ESS.
La construction de la source de spallation européenne ESS (European Spallation Source) a commencé à Lund (Suède). ESS est un très grand instrument destiné à fournir des faisceaux de neutrons pour la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Cette cérémonie du 9 octobre marque le début d’une aventure scientifique des 50 prochaines années avec une instrumentation de pointe qui s’appuie sur une expertise internationalement reconnue des ingénieurs chercheurs du CEA du CNRS et des Universités.
L’ESS sera une infrastructure de recherche pluridisciplinaire utilisant la source de neutrons la plus puissante au monde. Elle ouvrira aux scientifiques de nouvelles possibilités de recherche dans les domaines à fort enjeu sociétal comme la santé, l’environnement, l’énergie, le climat, les transports, ou même l’archéologie, tout en permettant des avancées en recherche fondamentale grâce aux propriétés uniques de la sonde neutronique pour l’étude des propriétés structurales et dynamiques de la matière. L’ESS sera composée d’un accélérateur de haute technologie qui amène à l’énergie de 2 GeV un fort courant de protons pulsés à 14 Hz pour une énergie moyenne du faisceau de 5 MW. La réaction de ce faisceau sur une cible de tungstène produira des neutrons qui seront guidés jusqu’à des spectromètres donnant accès à des observables très diverses. Cette source sera plus puissante que les installations existantes au Japon ou aux Etats-Unis et produira ses premiers neutrons en 2019 pour un début d'exploitation à plein régime des spectromètres en 2023-2025. Beaucoup de nations européennes sont impliquées dans sa construction à la fois pour l’accélérateur et pour les instruments associés. La France va largement participer à la construction de l’ESS depuis la production des neutrons jusqu’à leur exploitation sur des instruments. Une contribution significative à l’accélérateur est apportée par l’IN2P3 au CNRS avec l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay, et par le CEA avec l’IRFU.
Les équipes du laboratoire Léon Brillouin, unité mixte CEA et CNRS, sont quant à elles fortement impliquées dans la construction des instruments scientifiques les plus performants ainsi que leur exploitation scientifique. Ce même jour les premiers instruments auxquels le LLB participera ont été approuvés par le conseil d’administration de l’ESS (3 sur 5 au total) : il s agit de SKADI pour la diffusion de neutrons aux petits angles, de C-Spec, pour la spectroscopie en temps de vol et de Dream pour la diffraction de poudres. Ces projets sont portés conjointement avec les équipes allemandes du centre de Jülich et de FRMII à Munich. D’autres propositions sont en cours de préparation et seront déposées en 2015. Il est important de rappeler que les équipes de recherche du CEA, du CNRS et des Universités ont une position de leader scientifique dans ce domaine avec un très fort impact de leurs publications grâce à une implantation culturelle forte depuis de nombreuses années en France autour de la source nationale du LLB et de la participation au centre international de l Institut Laue Langevin.