Recueil stages M2


  • Domaine, spécialité : Interaction laser-matière
    Mots-Clés : Physique Attoseconde, Optique Non linéaire, Interaction lumière matière.

    Unité d’accueil : LIDYL / ATTO

    Résumé

    L’interaction lumière matière permet de révéler les propriétés de symétrie de la lumière. Un cas particulièrement important est celui des molécules chirales, qui existent sous deux formes images l’une de l’autre dans un miroir mais non superposables. La lumière polarisée circulairement, gauche ou droite, c’est-à-dire portant un moment angulaire de spin, permet de les distinguer. Cependant l’interaction associée à ce dichroïsme circulaire naturel est souvent très faible, et difficile à mettre en évidence. Récemment, en introduisant le deuxième moment angulaire intrinsèque de la lumière, le moment angulaire orbital, une interaction beaucoup plus forte, en régime extrêmement non linéaire, a été prédite. Cette configuration de champ lumineux structuré, présentant une chiralité locale, sera mise en place à partir d’un faisceau laser femtoseconde intense. Elle servira à générer des impulsions attoseconde en régime extrêmement non linéaire dans des molécules chirales sélectionnées.

    Sujet détaillé

    Les progrès de l’optique ultra-rapide et la maîtrise d’interactions lumière-matière fortement non linéaires permettent aujourd’hui de générer des impulsions attosecondes (1 as = 10⁻¹⁸ s) grâce à la Génération d’Harmoniques d’Ordre Élevé (GHOE ou HHG), où une impulsion laser femtoseconde est convertie en rayonnement cohérent XUV (10–150 eV) [MdF+03]. Ces sources offrent deux atouts majeurs : elles donnent accès aux dynamiques électroniques sub-femtosecondes et permettent de sonder des transitions élément-spécifiques autrefois réservées aux grands instruments comme les synchrotrons. Elles ouvrent ainsi la voie à l’étude de phénomènes tels que les retards de photoionisation [GBJG+16] ou la désaimantation ultrarapide [FPP+22, FPS+25].

    Par ailleurs, les développements récents des faisceaux structurés, et en particulier, l’intérêt grandissant porté aux champs longitudinaux associés aux faisceaux fortement focalisés, ouvre un nouveau domaine de l’optique. Les notions de polarisation (Moment angulaire de Spin, MAS) ou de moment angulaire orbital (MAO), définis comme des valeurs moyennes d’observables macroscopiques ne sont plus pertinentes. Il faut au contraire considérer un champ tridimensionnel, inhomogène spatialement, évoluant dans le temps. Le champ peut alors présenter une chiralité locale, qui varie éventuellement dans le temps à l’échelle du cycle optique. Des prédictions théoriques montrent qu’en optique extrêmement non linéaire, comme par exemple la génération d’harmonique d’ordre élevés, des signatures de la symétrie chirale d’un échantillon devraient se manifester lorsque des harmoniques générées par un tel champ sont analysées. Un ingrédient essentiel à la synthèse de ces champs est la superposition de plusieurs faisceaux élémentaires harmoniques (ω et 2ω en général), portant des MAO et MAS adaptés. Les prévisions théoriques laissent entrevoir des perspectives d’applications innombrables, le nombre de degrés de liberté sur les champs passant d’un degré unique (la longueur d’onde), à de multiples paramètres. D’autre part le signal est attendu relativement intense, puisqu’obtenu dans l’approximation dipolaire électrique.

    Le groupe Attophysique du LIDYL, pionnier en génération, caractérisation et utilisation d’impulsions attosecondes [MdF+03, KZR+13, BBBG+22], a récemment développé des sources pilotées par des faisceaux portant un moment angulaire de spin (MAS) [FHD+15] ou orbital (MAO) [GCA+16, GRA+17, CBA+19]. Les premières sont adaptées aux systèmes moléculaires ou magnétiques homogènes, les secondes aux structures chirales mésoscopiques. L’usage combiné du MAS et du MAO a permis de mettre en évidence le rôle du moment angulaire généralisé de la lumière en optique non linéaire [LVG+23].

    Ce stage exploitera ces avancées pour synthétiser des faisceaux à chiralité spatiale et temporelle variable, en tirant parti notamment de la composante longitudinale du champ. Ces travaux serviront de support à de nouvelles expériences en physique attoseconde, à la fois fondamentales et appliquées qui seront menées au cours d’une thèse éventuelle.

    Bibliographie :

    • [BBBG+22] Bourassin-Bouchet, C. et al., 2022. Physical Review X, 10(3). http://¬dx.doi.org/-10.1103/¬physrevx.10.031048
    • [CBA+19] Chappuis, C. et al., 2019. Physical Review A, 99(3). http://¬dx.doi.org/¬10.1103/-physreva.99.033806
    • [CMH+11] Caillat, J. et al., 2011. Phys. Rev. Lett., 106, 093002. http://¬dx.doi.org/¬10.1103/-PhysRevLett.106.093002
    • [FBV+21] Fanciulli, M. et al., 2021. Physical Review A, 103(1). http://¬dx.doi.org/¬10.1103/-physreva.103.013501
    • [FHD+15] Ferré, A. et al., 2015. Nature Photonics, 9, 93. http://¬dx.doi.org/¬10.1038/-nphoton.2014.314
    • [FPP+22] Fanciulli, M. et al., 2022. Physical Review Letters, 128(7), 077401. http://¬dx.doi.org/-10.1103/¬physrevlett.128.077401
    • [FPS+25] Fanciulli, M. et al., 2025. Physical Review Letters, 134(15), 156701. http://¬dx.doi.org/-10.1103/¬physrevlett.134.156701
    • [GBJG+16] Gruson, V. et al., 2016. Science, 354(6313), 734. http://¬dx.doi.org/¬10.1126/-science.aah5188
    • [GCA+16] Géneaux, R. et al., 2016. Nature Communications, 7, 12583. http://¬dx.doi.org/-10.1038/¬ncomms12583
    • [GRA+17] Gauthier, D. et al., 2017. Nature Communications, 8, 14971. http://¬dx.doi.org/-10.1038/¬ncomms14971
    • [HCB+10] Haessler, S. et al., 2010. Nature Physics, 6(3), 200. http://¬dx.doi.org/¬10.1038/-NPHYS1511
    • [HFH+09] Haessler, S. et al., 2009. Phys. Rev. A, 80(1), 011404. http://¬dx.doi.org/¬10.1103/-PhysRevA.80.011404
    • [KZR+13] Kim, K.T. et al., 2013. Nature Photonics, 7, 651. http://¬dx.doi.org/¬10.1038/-nphoton.2013.170
    • [LFC+25] Luttmann, M. et al., 2025. Optical spin-orbit interaction induced by magnetic textures. http://¬dx.doi.org/¬10.48550/¬arxiv.2506.15232
    • [LVG+23] Luttmann, M. et al., 2023. Science Advances, 9(12). http://¬dx.doi.org/¬10.1126/-sciadv.adf3486
    • [MdF+03] Mairesse, Y. et al., 2003. Science, 302(5650), 1540. http://¬dx.doi.org/¬10.1126/-science.1090277
    • [VLG+23] Vimal, M. et al., 2023. Physical Review Letters, 131(20), 203402. http://¬dx.doi.org/-10.1103/¬physrevlett.131.203402

    Lieu du stage

    CEA Saclay, Site de l’Orme des merisiers (91) Essonne, France

    Conditions de stage

    • Durée du stage : 4 mois
    • Niveau d’étude requis : Bac+4/5
    • Formation : Master 2
    • Poursuite possible en thèse : Oui
    • Date limite de candidature : 1 février 2026

    Compétences requises

    Langue : Anglais

    Méthodes, techniques :

    Au cours de ce stage, la personne recrutée mettra en place, sur un laser femtoseconde intense, un dispositif interférométrique pour étudier, lors de la génération d’impulsions attosecondes, le rôle du couplage entre moment angulaires orbitaux et de spin de la lumière. Ce stage d’expérimentation met en jeu des concepts d’optique non linéaire, d’optique quantique et d’interaction laser matière.

    Le ou la stagiaire acquerra une pratique de l’optique des lasers femtoseconde intenses. Il ou elle étudiera également les processus de physique des champs forts sur lesquels se basent la génération d’harmonique d’ordre élevé. Finalement des développements théoriques pourront également être inclus selon les goûts du ou de la candidat(e). La poursuite en thèse est possible après un M2.

    Compétences requises
    Des compétences en optique, physique atomique et moléculaires seront appréciées.

    Langages informatiques et logiciels :
    L’ensemble des travaux sera piloté et analysé par des codes Python, en particulier PyMoDaq.

    Liens utiles

    Responsable du stage

    Thierry RUCHON
    Tél. : +33 1 69 08 70 10
    Email :

    Responsable LIDYL / ATTO

    Pascal Salieres
    Tél. : 0169087010


    30 janvier 2026
    2 février 2026
    4 mois
    France

  • Domaine, spécialité : PHYSIQUE
    Mots-Clés : Optique ultrarapide, spectroscopie attoseconde, jets liquides

    Unité d’accueil : LIDYL/ATTO

    Résumé

    L’objectif du stage est la génération d’impulsions attosecondes à l’aide d’un système laser Yb haute puissance et l’étude de la dynamique ultrarapide des électrons dans les gaz et les liquides à l’aide de la spectroscopie de photoémission résolue en temps.

    Sujet détaillé

    La génération d’impulsions attosecondes (1 as = 10−18 s) lors de l’interaction non linéaire d’impulsions lumineuses ultracourtes avec des gaz nobles a repoussé les limites de la spectroscopie ultrarapide à l’échelle de temps naturelle du mouvement des électrons dans la matière. Grâce à cela, les méthodes expérimentales qui génèrent et caractérisent les impulsions lumineuses attosecondes ont été récompensées par le prix Nobel de physique 2023 [1]. Jusqu’à présent, la spectroscopie attoseconde a été principalement appliquée à des systèmes isolés, permettant la reconstruction du processus de photoémission en temps réel [2,3] et l’étude du rôle des effets quantiques (cohérence, intrication…) lors de la photoionisation [4,5]. Plus récemment, le domaine de la spectroscopie de photoémission attoseconde a été étendu à la phase liquide, où le paquet d’ondes électroniques interagit avec l’environnement pendant la photoémission [6]. Dans ce contexte, le rôle de la diffusion électron-molécule reste une question ouverte.

    Au cours du stage, des expériences attosecondes seront réalisées sur la plateforme laser ATTOLab afin de répondre à cette question. L’étudiant devra notamment : i) contribuer à la mise en service d’une nouvelle plateforme laser à ytterbium pour la génération d’impulsions attosecondes, ii) participer à des mesures de spectroscopie attoseconde sur des clusters d’eau, iii) travailler sur des expériences de spectroscopie attoseconde en phase liquide à l’aide de la station expérimentale à microjet liquide de ATTOLab.

    L’étudiant-e sera formé-e en optique ultrarapide, physique atomique et moléculaire et spectroscopie des particules chargées. L’étudiant-e acquerra également des connaissances dans les domaines des technologies du vide et des jets liquides. La poursuite en thèse est souhaitée dans le cadre d’un projet de doctorat sur la spectroscopie attoseconde des molécules et des liquides.

    Si possible, les candidats sont encouragés à visiter notre laboratoire.

    [1] https://www.nobelprize.org/prizes/physics/2023/summary/
    [2] V. Gruson, et al., Science 354, 734 (2016)
    [3] A. Autuori, et al., Science Advances 8, eabl7594 (2022)
    [4] C. Bourassin-Bouchet, et al., Phys. Rev. X 10, 031048 (2020)
    [5] H. Laurell, et al., Nature Photonics 19, 352–357 (2025)
    [6] I. Jordan, et al., Science 369, 974-979 (2020)

    Lieu du stage

    CEA Saclay, Site de l’Orme des merisiers (91) Essonne, France

    Conditions de stage

    • Durée du stage : 5 mois
    • Niveau d’étude requis : Bac+5
    • Formation : Master 2
    • Poursuite possible en thèse : Oui
    • Date limite de candidature : 2 mars 2026

    Compétences requises

    • Langue : Anglais
    • Langages informatiques et logiciels : Python

    Liens utiles

    Responsable du stage

    Hugo Marroux
    Tél. : +33 1 69 08 17 55
    Email :

    Responsable du laboratoire

    Pascal Salières


    30 janvier 2026
    2 février 2026
    5 mois
    CEA Saclay, Site de l’Orme des merisiers (91) Essonne, France