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L'eau est de plus en plus polluée partout dans le monde, ce qui devient un problème crucial pour l’environnement et la santé humaine. Parmi les très nombreux polluants rencontrés, les métaux lourds sont particulièrement problématiques du fait de leur grande toxicité, leur absence totale de (bio)dégradation, et leur accumulation dans l’environnement, via la faune et la flore, puis dans la chaîne alimentaire avec des conséquences importantes pour l’Homme. Le paradoxe est que ces mêmes métaux lourds sont des ressources en tension, car ils entrent dans la composition de matériaux destinés à la « transition énergétique », et que leur exploitation entraîne des conséquences dramatiques sur l’environnement. Il existe des procédés pour purifier les eaux polluées mais il faut sans cesse améliorer leurs performances du fait de la révision des normes, tout en diminuant les coûts. De plus, ces méthodes ne permettent pas de séparer facilement les métaux lourds entre eux, de par leurs propriétés chimiques, et ils ne sont pas du tout récupérés sous une forme valorisable.
C’est dans ce contexte que la directrice de cette thèse s’intéresse depuis de nombreuses années à développer des procédés innovants de dépollution, notamment vis-à-vis des métaux lourds. Une des stratégies développées récemment est basée sur l’idée originale de les éliminer par des techniques électrochimiques sous forme de films minces adhérent(s) non métalliques. Ainsi, ce procédé est très efficace pour éliminer le plomb par exemple, et ce jusqu’à 99,99%, permettant d’atteindre directement des concentrations acceptables pour l’environnement et l’eau potable selon les normes fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ce procédé, très simple à mettre en œuvre à faibles coûts énergétiques, permet également de séparer facilement plusieurs métaux lourds contenus initialement dans une même solution et de les récupérer chacun sous forme de films adhérents, qui pourraient être intéressants pour des applications ((électro)catalyse, dépollution, énergie). Au vu de tous ces avantages, ce procédé a été breveté récemment.
Ces premières études, extrêmement prometteuses, doivent être complétées, et c’est dans ce contexte que cette thèse est proposée avec deux axes principaux, à savoir l’optimisation du procédé de dépollution des eaux usées et la possibilité de valoriser les matériaux obtenus, car c'est un enjeu majeur pour mettre en place une économie circulaire à la fois sur le recyclage de l’eau mais également sur celles de déchets particulièrement toxiques.