l y avait sur la colline douce un château
Tout serti de joyaux où nichaient les corbeaux
Tout rempli des murmures des fées gaies et espiègles
Des dragons aux yeux doux et aux écailles de seigle
Il y avait un pays couleur d’or et d’encens
Un jardinet secret à l’est de l’orient
Que les astres discrets poudroyaient d’opaline
Que la nuit fallacieuse celait aux elfes coquines
Il y avait une vielle grille à l’entrée de l’Eden
Qu’un chien vert aux yeux luisants de haine
Surveillait férocement… L’ombre d’habitude
Planait sur lui et moi. C’était ma solitude
Il y a près d’ici un mur d’acier qui luit
Qui se dresse hautainement entre eux et ma vie
Que les lutins moroses escaladent à pied joint
D’où l’on entend parfois comme un murmure lointain
Il y a une ville grise et moite
Où des zombies hagards passent la porte étroite
Où les ruelles sombres ne renvoient que l’écho
Des battements sourds de mon cœur. Le Halo
Qui plane sur la plaine engloutit mes pensées
Le vide dans ma tête qui hurle sans s’arrêter
Les quenottes brillantes du désespoir absurde
Le néant dans mon âme… ; ce sera ma Solitude .
Il y aura des éclairs plus brillants que cent feux
Des temples désolés d’où l’on chasse les Dieux
Des fins d’été bruineuses où la vague s’étend
Où l’âme devient fantôme au tonnerre dément
Il y aura une plaine désolée et aride
Don pas un roc n’égaiera le noir vide
Où le silence affreux comme une outre insondable
Engloutira les plaintes des âmes lamentables
Qui errent dans le temps que les secondes massacrent
L’Ombre dernière, sur le sable de nacre,
Approche et je la reconnais. Noirceur rude,
Vide intense, néant futur.
Ce sera ma Solitude.