l pleut au dehors, comme un long sanglot de détresse ou d’espoir. Les feuilles se recueillent, libérées, lavées, ruisselantes sous l’onde chaude et poisseuse. Et le ciel bas et lourd n’est pas un couvercle, mais la couverture d’amitié et de tendresse que la Nature étend sur les âmes vacillantes. Demain je reviens, demain je m’en vais, demain je saurai, ou je ne saurai plus. Quelle importance ? Il pleut au dehors, à chaudes larmes et ça brûle la terre, les herbes, les cailloux. Il neigera demain, ouate dispendieuse, pluie consolatrice, et tout est si bien. L’attente, l’espérance, l’éclair de crainte, le rêve qu’on tue, de peur qu’il ne vous tue. Tout est si bien maintenant, mais plus la pluie tombe, plus les herbes sont bien, et plus la Terre est sèche. Et mes larmes aussi.