’ai hurlé mes tourments
Sur les crêtes des vagues
Renié mes serments
Dans le vent du grand largue
J’ai pleuré mon espoir
Dans les collines rousses
Jeté mon désespoir
Aux joncs frêles qui poussent
J’ai brûlé mon esprit
Dans la fournaise du soir
Déchiré toute ma vie
Aux grilles du désespoir
Mer, reflux vague qui geint
Collines, fantôme orange qui flotte
Nuit, obscure clarté qu’on éteint
J’ai bu goutte à goutte chaque note
De votre symphonie . Mais mon âme
N’est plus qu’un noir creuset vide
Où les démons pervers et les faunes infâmes
Dardent en ricanant leurs prunelles avides
Ou es-tu ? Que fais-tu ?
Chaque arbre dans ses feuilles
Se moque de mon secret perdu
Chaque oiseau dans ses treilles
Me rappelle ce qui ne fut pas
Et que je ne sais pas…