Baudelaire

Baudelaire

audelaire prenait son pinceau de lumière

Moi, je tache les mots à grandes pattes de mouche

Magicien des vers, il savait l’essence des silences

Le prix des martèlements et des sifflantes

Le charme d’un pied bancal, toujours fringant

L’équilibre du son, de la phrase

Il sut être magicien. Il était fou.

Il l’est. Les vers qu’il nous a laissés

Cette conscience tourmentée du voyage

L’appréhension des bornes de l’imagination

Il aurait pu être l’empereur des rêveurs

Baudelaire fut le bouffon des faiseurs de chimères

Ecrasé par sa mission fantôme, crever nos yeux usés

Par la monotonie des jours. Poète, mal de vivre

Son mal de vivre est le sel de nos vies.

Regarder une charogne avec les yeux de Charles

C’est une lumière qui passe et l’éclaire de l’intérieur

Du temps. Il fut le premier voyageur du Temps,

Le premier à décrire cette langueur qui étreint les passagers

Des plongées temporelles, l’angoisse devant le mur insondable

Des secondes futures.

Tremper son pinceau dans l’encre ordinaire pour décrire le génie, ce n’est pas très habile.

Le vitriol des journées ordinaires serait plus adapté.

Il faudrait plus de roulis sur les vagues de l‘espoir et dans la mer de l’inspiration.

Marins, pêcheurs ou voyageurs, apprenez à reconnaître les pores de l’angoisse,

C’est par là que transpire la vie.