audelaire prenait son pinceau de lumière
Moi, je tache les mots à grandes pattes de mouche
Magicien des vers, il savait l’essence des silences
Le prix des martèlements et des sifflantes
Le charme d’un pied bancal, toujours fringant
L’équilibre du son, de la phrase
Il sut être magicien. Il était fou.
Il l’est. Les vers qu’il nous a laissés
Cette conscience tourmentée du voyage
L’appréhension des bornes de l’imagination
Il aurait pu être l’empereur des rêveurs
Baudelaire fut le bouffon des faiseurs de chimères
Ecrasé par sa mission fantôme, crever nos yeux usés
Par la monotonie des jours. Poète, mal de vivre
Son mal de vivre est le sel de nos vies.
Regarder une charogne avec les yeux de Charles
C’est une lumière qui passe et l’éclaire de l’intérieur
Du temps. Il fut le premier voyageur du Temps,
Le premier à décrire cette langueur qui étreint les passagers
Des plongées temporelles, l’angoisse devant le mur insondable
Des secondes futures.
Tremper son pinceau dans l’encre ordinaire pour décrire le génie, ce n’est pas très habile.
Le vitriol des journées ordinaires serait plus adapté.
Il faudrait plus de roulis sur les vagues de l‘espoir et dans la mer de l’inspiration.
Marins, pêcheurs ou voyageurs, apprenez à reconnaître les pores de l’angoisse,
C’est par là que transpire la vie.