L’objectif de ce projet consiste à étudier la toxicité, les transfert et accumulation intracellulaires ainsi que le transport transépithélial de l’uranium, du cadmium et du plomb, trois néphrotoxiques reconnus, sur différentes lignées de cellules rénales en vue de les corréler aux effets observés sur l’animal. Des lignées cellulaires (rat et homme) modèles des tubes proximal, distal et collecteur ont été sélectionnées pour leur représentativité des différentes parties du néphron. Ces lignées reproduisent in vitro la barrière épithéliale contribuant aux échanges entre la lumière tubulaire et le milieu sanguin. Les conditions d’exposition testées simulent une intoxication aiguë ou chronique. Après contamination, des tests toxicologiques conventionnels de viabilité et prolifération cellulaire sont menés. Les altérations de la physiologie cellulaire sont identifiées à travers différentes études morphologiques, par mesures biochimiques et biophysiques. Une attention particulière est portée à la spéciation « externe » (forme physico-chimique sous laquelle le toxique est administré aux cellules dans le milieu de culture) sous laquelle l’élément est le plus toxique. Enfin, l’accumulation intracellulaire est caractérisée et quantifiée à l’échelle micronique et submicronique par microsonde nucléaire et microscopie électronique à transmission, permettant d'établir des modèles d'incorporation et d'accumulation des toxiques par l'organisme humain. Des effets indirects éventuels sur les ions biologiques, comme des substitutions du fait d’affinités chimiques semblables, peuvent être identifiés par chromatographie ionique, microsonde nucléaire ou ICP-MS. Enfin, en cas d'observation d'accumulation des métaux lourds toxiques, nous cherchons à mettre au point des procédés de décorporation en mettant en œuvre des expositions en présence de chélateurs, molécules capables de complexer des métaux.