La photodésorption d’analogues de glaces interstellaires en laboratoire : apport du rayonnement synchrotron SOLEIL
Jean-Hugues FILLION
Laboratoire d'Etudes du Rayonnement et de la Matière en Astrophysique et Atmosphères
Jeudi 30/01/2014, 11:00-12:00
NIMBE Bât 522, p 138, CEA-Saclay

Dans les régions les plus froides du milieu interstellaire (MIS), les molécules se condensent sur les grains de poussière, formant un manteau glacé composé d’eau et de couches de molécules plus volatiles (CO, N2, CO2 …). La détection d’espèces dans les régions les plus froides du MIS ne peut s’expliquer sans la contribution de processus de désorption non-thermiques, comme la photodésorption,  gouvernant le rapport d’abondance gaz : solide. La photodésorption dans le domaine de l’ultra-violet du vide (VUV) contribue certainement à la composition du MIS dans de nombreuses régions du MIS où règnent des champs de rayonnement importants (bord des nuages denses, disques protoplanétaires, ...). Les mécanismes de désorption et les taux absolus de photodésorption dans les conditions intéressantes pour l’astrophysique restent néanmoins largement méconnus, alors qu’ils semblent jouer un rôle fondamental sur la composition chimique du MIS.

Je présenterai dans ce séminaire les résultats obtenus sur la ligne de lumière DESIRS (synchrotron SOLEIL) par irradiation de films de glaces à très basses températures (10-20 K).  Je présenterai les spectres de désorption induite par photon (PSD) entre 7 et 14 eV, dont les signatures servent de base à la détermination des mécanismes de photodésorption. L’accent sera mis sur le processus de désorption indirecte induit par les transitions électroniques. L’étude plus récente de la photodésorption du CO2 met en évidence l’interconnexion entre la photodesorption et la photochimie. L’apport du rayonnement synchrotron par rapport aux sources classiques large bande, ainsi que les applications astrophysiques seront discutées.

Contact : clebe


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